Race Bazadaise
© Crédit photo : Earl de La Bazadaise

Ses parents étaient déjà éleveurs en Gironde. En 1986, ils achètent 8 génisses bazadaises. 40 ans plus tard, Philippe Bédubourg en a plus de 200. Un récit où il est question de viande persillée, d’animaux rustiques et robustes… mais aussi d’une belle histoire amour.

« Mes parents possédaient 24 hectares de terre et 10 vaches laitières, se souvient Philippe. Comme c’était insuffisant pour vivre, ils ont arrêté la production de lait et se sont diversifiés dans la fabrication de piquets en bois pour la viticulture. Puis, sous l’influence d’Hubert Guicheney, technicien spécialisé dans cette filière, ils ont acheté quelques vaches bazadaises et développé cet élevage. Lorsque j’ai pris leur suite en 2005, j’ai poursuivi moi aussi avec 25 Bazadaises sur 50 hectares. »

EARL de La Bazadaise

Avez-vous des Bazadaises à me vendre ?

2017 est une année charnière pour Philippe. Jury sur un concours agricole, il rencontre Sophie, inséminatrice bovine, et également éleveuse dans le Maine-et-Loire. Elle souhaite agrandir son cheptel et cherche à acheter des Bazadaises. Philippe lui vend plusieurs vaches, ils restent en contact… et quelque temps plus tard, les voici mariés ! « Nous avons créé dans la foulée l’EARL de la Bazadaise, à Aubiac (33), et descendu toutes les bêtes de Sophie en Gironde ce qui porte notre troupeau à 200 animaux, dont 75 mères. Certaines ont donc voyagé jusque dans le Maine-et-Loire pour revenir ici ! »

Reproduction et circuit court

La spécificité de l’exploitation est de commercialiser à la fois des femelles pour la reproduction, sous la responsabilité de Sophie, et de la viande en vente directe. Cette dernière activité représente 70 % des revenus de la ferme. Chaque mois, Philippe vend à peu près 350 kg de viande à des comités d’entreprise, mais surtout à des particuliers qui viennent retirer leur colis sur place. « Nos bêtes sont préparées par un boucher professionnel, qui découpe et met les morceaux sous vide. La transformation n’est pas notre métier et je ne souhaite pas m’équiper d’un laboratoire, je préfère externaliser cette étape », reconnait Philippe qui aime ce contact direct avec les consommateurs. « Ils voient comment on travaille, ici tout est transparent, et moi je suis content de leur montrer ce qu’on fait. »

Les atouts de la Bazadaise

Philippe et Sophie ont donc choisi de n’élever que des Bazadaises. Cette race locale représente un challenge à relever pour le couple. « Il y a 6000 mères inscrites au niveau national, ce qui est assez peu. C’est une chance car il reste beaucoup de travail à faire sur la sélection, afin d’obtenir une viande encore meilleure. »

Ils sont intarissables sur les qualités de ces animaux rustiques.

« Nous avons suffisamment de prairies pour qu’elles paissent, et de bâtiments pour les abriter. Les portes sont ouvertes, elles circulent librement, mais l’hiver, elles aiment bien quand même se mettre sur la paille, dans un coin de l’étable ! »

EARL DE LA BAZADAISE troupeau

Les femelles vêlent le plus souvent seules, sans aide, de novembre à janvier. Leurs veaux sont gardés au chaud à l’intérieur et sortent au printemps pour profiter de l’herbe tendre des beaux jours. Quant à la viande, elle est persillée à souhait, « vous savez, ce petit gras qu’il y a à l’intérieur du muscle et qui lui donne son goût inimitable ? »

Philippe et Sophie Bedubourg Bazadaise

La Bazadaise tire son nom de la localité de Bazas, située à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux.
« Ne m’en parlez pas, je suis quand même mieux ici, à gratouiller le museau d’une vache, que dans les bouchons de la rocade, non ? », affirme Philippe. Son planning de cette matinée de juin ressemble à une journée idéale pour lui : apprécier le soleil, le calme, le grand air et là tout de suite, aller changer ses bêtes de pré, histoire de leur trouver un bon carré d’herbe qu’elles vont brouter avec entrain.

En savoir plus sur la vente directe de l’EARL de la Bazadaise

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