Mathieu Labarthe - eleveur volailles fermieres des landes label rouge igp

La jolie commune de Bégaar dans les Landes (40) compte probablement plus de volailles que d’habitants ! C’est dans son exploitation entourée par les forêts de pins que Mathieu Labarthe élève des poulets fermiers des Landes Label Rouge IGP.

D’emblée, Mathieu parle d’évidence et de filiation en évoquant son installation à Bégaar, il y a 10 ans après ses études d’ingénieur à Toulouse. « J’ai grandi ici, près de cette ferme tenue par mes grands-oncles, et je venais y travailler l’été. Mon grand-père et mon père étaient également agriculteurs. Lorsque l’opportunité de reprendre cette exploitation s’est présentée, je me suis positionné très naturellement. »

Des cabanes nomades, du sable et la forêt

La transhumance des poulets, vous connaissez ? C’est pourtant ce que pratiquent les éleveurs de volailles fermières des Landes Label Rouge IGP. « Je pense que c’est unique au monde, raconte Mathieu. Nos poulets vivent dans des cabanes contenant chacune 1000 animaux. Ces constructions en bois “appelées marensines” sont mobiles et nous les posons sur le sable, au milieu de la forêt. L’originalité de notre système est qu’il est transhumant : au bout de 3 mois, une fois qu’on a fini un lot de volailles, nous déplaçons nos cabanes pour les remettre sur un nouveau site sain et propre, avec de l’herbe et de l’ombre. Ces parcours sont vraiment adaptés aux animaux, qui grandissent en circulant la journée librement, de la manière la plus traditionnelle possible. »

« Le poulet fermier des Landes est élevé d’une manière bien particulière avec une liberté presque totale et des conditions de vie qui garantissent son bien-être. »

Mathieu Labarthe - eleveur volailles fermieres des landes label rouge igp

Des poulets bien élevés !

Dans ses 27 marensines réparties sur une parcelle de pins de 12 hectares, Mathieu produit environ 100 000 volailles Label Rouge IGP par an. Si les animaux gambadent à leur guise dans les arbres, comment arrive-t-il à les protéger des nombreux prédateurs ? « C’est une vraie question, pour laquelle nous mettons en place plusieurs types de solutions. La première est d’être présent quotidiennement, matin et soir. À la tombée du jour, je viens rentrer tous mes poulets, ce qui veut dire que je les éduque dès le départ à regagner leur cabane en fin de journée. Une fois à l’intérieur, ils sont protégés la nuit. Et je reviens les sortir le matin. Ensuite, j’entoure mes parcelles de fils électriques, pour décourager des animaux sauvages. Bien sûr, ce n’est pas efficace contre les rapaces par exemple, mais ça limite les risques. » Ces mesures de protection portent leurs fruits puisque 97% des volailles de Mathieu arrivent au bout de leur période d’élevage.

Volailles fermieres des landes

Les gourmets profitent d’une double labellisation

Le Label Rouge Volailles Fermières des Landes date de 1965, il fête donc ses 60 ans cette année ! « Ajoutez un indicateur géographique protégé (IGP), et cela garantit aux consommateurs un produit d’une qualité exceptionnelle, souligne Mathieu. Nos poulets Label Rouge sont élevés au minimum pendant 81 jours, donc quasiment 2 fois plus longtemps qu’un poulet standard, et ils sont nourris principalement avec du maïs sans OGM, qui donne cette couleur jaune à la peau des poulets. Dans l’assiette, l’amateur déguste une viande plus ferme, mais sur laquelle il retrouve quand même un peu de gras et on sait que le goût, ça vient du gras ! ».

L’IGP, quant à elle, garantit la méthode de production très spécifique des Landes, fondée sur ces marensines transhumantes au milieu des pins.

Ces méthodes induisent évidemment des contraintes pour les éleveurs, mais Mathieu y voit des aspects positifs, notamment en terme financier. « Nous sommes sur une filière segmentée qui s’adresse à des consommateurs intéressés par la qualité gustative de la volaille, et sensibles au bien-être animal. Derrière, toute cette exigence est récompensée par une rémunération à la hauteur du travail que l’on fait. »

mathieu labarthe podcast 10 volailles landes

Au milieu de ses poulets qui bénéficient donc d’une liberté presque totale, Matthieu rayonne ; il évoque sa fierté d’éleveur et les raisons qui peuvent amener des jeunes à se lancer. « C’est une activité où on a l’avantage d’avoir une garantie de prix et surtout une visibilité sur l’année, contrairement à d’autres productions où l’on ne maîtrise pas la météo. De plus, nos volailles sont des animaux assez rustiques, qui arrivent à s’adapter. Et celui qui débute, le système de cabanes démontables permet un investissement progressif, il peut le faire petit à petit et se lancer dans l’activité à son rythme. »

« Je travaille dans des conditions assez exceptionnelles, au milieu des pins, et j’ai beaucoup de plaisir à voir des animaux qui grandissent dans cet environnement naturel. En tant qu’éleveur, c’est une fierté de produire de cette manière-là. »

Le bon Poulet des Landes IGP Label Rouge sait aussi voyager ! En l’accommodant façon streetfood coréenne, vous allez surprendre agréablement les papilles de vos invités… En toute saison, sa chair blanche se marie très bien avec les lentilles, soit en version Suprême de poulet des Landes aux lentilles corail et pignons de pin, soit en salade avec des lentilles vertes.

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