Anthony Guyonnaud eleveur race Limousine

Anthony Guyonnaud est un jeune éleveur producteur de 31 ans, installé à La Roche – l’Abeille, en Haute-Vienne. Passionné par les animaux de la ferme depuis toujours, le jeune homme s’est installé avec son ancien patron, pour produire de la viande bovine limousine en agriculture biologique.

Éleveur producteur bovin, un métier pour la jeunesse

Quand il fouille dans sa mémoire, Anthony Guyonnaud ne parvient pas à se rappeler pourquoi il a voulu devenir éleveur. Avec un père tourneur fraiseur et une mère aide-soignante, rien ne le prédestinait à reprendre une exploitation. Pourtant, dès l’âge de 10 ans, il se souvient avoir été passionné par les vaches et leur élevage. « J’ai tout fait pour y arriver », se remémore-t-il.

Après un bac pro dans un lycée agricole, puis 5 années de salariat dans des fermes, le jeune homme arrive sur son exploitation en 2016. En 2019, il s’associe avec son patron, Ludovic Turpin, et tous les deux produisent de la viande bovine Limousine, labellisée agriculture biologique. Aujourd’hui jeune trentenaire, Anthony Guyonnaud incarne l’avenir, dans un métier où la moyenne d’âge est élevée. Selon une étude de l’INSEE, plus d’un agriculteur sur deux sera parti à la retraite en 2030. L’occasion pour le jeune éleveur de vanter les mérites de sa profession et d’encourager la jeunesse à rejoindre la profession.

« On fait un métier dur, oui, mais qui est formidable. C’est varié, intéressant, on est au contact de la terre. On est indispensable à la population ».

Anthony Guyonnaud eleveur race Limousine Agriculture biologique

Production bovine en bio, une véritable philosophie

Attaché à son métier, Anthony Guyonnaud a choisi de travailler en agriculture biologique, de la façon la plus autonome possible. Avec son associé, le jeune homme élève 270 bêtes, sur une exploitation de 175 hectares. Pour nourrir le cheptel, une quinzaine d’hectares sont mis en culture et tout le reste est en herbe. En bio depuis 2005, l’exploitation est conduite sans engrais chimiques : « Pour l’engrais, on utilise essentiellement nos fumiers », précise Anthony Guyonnaud. Comparé au conventionnel, le bio implique une manière de travailler différente, que ce soit pour cultiver les céréales ou élever le cheptel.

« Pour l’entretien des clôtures par exemple, il faut jouer de la débroussailleuse parce qu’on n’a pas de désherbant. Pour les animaux, on doit plutôt prévenir que guérir. On ne peut pas utiliser des antibios à tour de bras. Pour autant, ce ne sont pas des bêtes qui tombent facilement malades. On respecte un pâturage très strict, donc on limite beaucoup le parasitisme ».

Si certains coûts de production sont plus élevés, le label « agriculture biologique » permet d’avoir des débouchés plus nombreux et des prix un peu plus rémunérateurs, même si cet atout a tendance à s’éroder. Mais au-delà d’une satisfaction économique, cette démarche bio contribue aussi à donner du sens au travail d’Anthony Guyonnaud : « On maintient quand même une qualité de l’eau. C’est quelque chose qu’on ne voit pas et dont on ne parle pas beaucoup. On n’épand pas d’engrais, pas de des produits, donc forcément on ne retrouve rien dans l’eau. Et puis on maintient aussi un paysage un peu plus diversifié ». En privilégiant la pâture une grande partie de l’année, l’éleveur diminue également les émissions de gaz à effet de serre. « Les vaches rejettent du méthane, tout le monde le sait maintenant. Et il est prouvé que les animaux qui sont à l’herbe en rejettent beaucoup moins », précise Anthony Guyonnaud.

Vache race limousine

La viande bovine limousine, un savoir-faire paysan

Après plus d’une décennie passée à l’exercer, Anthony Guyonnaud reste très attaché à son métier. Sur son exploitation, il produit uniquement de la viande de race limousine, une race reconnue pour son goût et sa finesse.

« C’est une viande qui est forcément de qualité, parce que les animaux pâturent environ huit mois de l’année et qui ensuite mangent essentiellement une céréale et de l’herbe conservée, produites sur l’exploitation ».

Pour apporter un persillé et de la tendreté à la viande, le jeune éleveur nourrit par ailleurs ses bêtes à l’auge pendant environ trois mois, là encore avec des céréales produites sur place. Il en résulte une viande goûteuse, distribuée en boucheries traditionnelles, structures commerciales spécialisées en produits bio mais aussi en partie auprès des collectivités. De quoi permettre à chacun, d’apprécier la finesse de son grain.

[Cet article a été co-produit avec Interbio Nouvelle-Aquitaine.]

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